Les invités 2016
Eric LEWIN
Chercheur-observateur-enseignant en Sciences de la Terre et des Planètes à l’université Joseph Fourier de Grenoble. Géochimiste volcanologue, cartographe chimiste et minéralogiste, il est également météoriticien et explorateur martien… Il a participé à la création de la ChemCam du rover Curiosity qui arpente actuellement la planète Mars. En savoir plus sur Eric Lewin.
Brigitte ZANDA
Maître de conférences et chercheuse au laboratoire de Minéralogie et Cosmochimie du Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris, elle est en charge de la conservation des météorites de ce musée. « Météoritologue », Brigitte Zanda avait permis, à l’occasion des 1ères AstroNomades, l’exposition d’un fragment important (4kg) de la météorite tombée sur l’une de nos communes, Juvinas, en 1821. Elle a été la collaboratrice de Théodore Monod.
Bibliographie grand public
- Les Météorites, Sous la direction de B. ZANDA, M. ROTARU. Edition Muséum National d'Histoire Naturelle.
Que sont ces pierres étranges qui tombent du ciel ? Depuis la nuit des temps, les hommes sont fascinés par les météorites et s'interrogent sur leur signification. D'où viennent-elles ? Comment les reconnaître ? Combien en tombe-t-il sur Terre en moyenne ? Peuvent-elles représenter une menace ? Sont-elles des roches comme les autres ? Au cours des siècles, la lumière peu à peu s'est faite sur ces objets extraterrestres. Aujourd'hui, analyses et études scientifiques des météorites révèlent de fabuleux renseignements sur le système solaire et son environnement. Elles permettent de lever en partie le voile sur de grandes énigmes : l'origine de la vie sur Terre, les extinctions massives d'espèces, la composition et la nature des astéroïdes, les conditions de formation du système solaire, les poussières venues d'étoiles présolaires.
- Le fer de Dieu : Histoire de la météorite de Chinguetti. Theodore Monod, Brigitte Zanda Une météorite géante, tombée au cœur de la Mauritanie au début du XXe siècle puis demeurée introuvable : telle est "l'affaire" sur laquelle se penche Théodore Monod, avec la complicité de Brigitte Zanda, spécialiste des météorites. Partant de la découverte de l'objet par le nommé Ripert, capitaine de la coloniale, un dossier réunissant pièces à conviction, observations inédites, documents, cartes, témoignages et analyses fait le tour d'une énigme jamais élucidée. Conciliant les mystères du voyage et les plaisirs de l'investigation scientifique, ce récit est nourri de l'insatiable passion pour le désert qui animait Théodore Monod, infatigable chercheur dont on devine qu'il avait trouvé là un merveilleux prétexte pour sans cesse parcourir son "diocèse" : le Sahara.
Jean-Pierre LEBRETON
Jean-Pierre LEBRETON est chercheur associé au LPC2E (CNRS-Université d’Orléans) et au LESIA (CNRS-Observatoire de Paris) depuis 2011. Il a été responsable scientifique et technique de la mission Huygens à l’Agence Spatiale Européenne de 1984 à 2011. Il a participé au développement d’une dizaine d’instruments embarqués à bord de missions américaines, européennes et française. L’un de ses instruments, à bord de la mission Rosetta, explorera la comète « Tchouri » jusqu’en septembre 2016.
Emmanuel ROLLINDE
Maître de conférence à l’Institut d’Astrophysique de Paris et à l’université Paris VI, titulaire d’un Master de didactique de la physique et d’une thèse d'astrophysique de l'UPMC / Institut d'Astrophysique de Paris sur la structure du milieu intergalactique et interstellaire, Emmanuel Rollinde est aujourd’hui chercheur spécialisé dans l’enseignement par le corps (kinesthésie) à travers des projets de Sorbonne Universités associant les Universités Paris Sorbonne, UPMC et le Muséum National d'Histoire Naturelle
Violaine SAUTTER
Minéralogiste des roches endogènes des profondeurs du manteau terrestre à la surface martienne, Violaine Sautter concentre son activité depuis près de 15 ans sur la planète rouge en croisant différents jeux de données : l’analyse des météorites martiennes et les données spatiales acquises en orbite et in-situ par le robot Curiosity arpentant depuis 2012 le fond du cratère de Gale. Elle utilise essentiellement les données de spectrométrie optique obtenues par le laser ChemCam, instrument éclaireur situé en haut du mat du robot. Cet instrument d’une vitalité prodigieuse compte à son actif plus de 300 000 spectres au bout de 4 années de mission. Associé à une caméra de très haute résolution, il analyse les cibles de façon ponctuelle à l’échelle du minéral mais balaye aussi la surface des échantillons permettant ainsi d’intégrer ces données à l’échelle de la roche voire celle de l’affleurement. Si l’existence d’îlots de croûte continentale ancienne avait été suggérée par les observations en orbite, seule une mesure in-situ pouvait le confirmer. C’est en analysant avec l’équipe ChemCam des dizaines de roches ignées claires - riches en feldspath et contenant parfois du quartz - qu’elle a pu montrer que la surface basaltique de Mars cachait une croûte ancienne moins dense très alcaline, voire même d’affinité granitique comparable aux premiers noyaux de croûte continentale terrestre.
Après une thèse sur l’exhumation des roches profondes du Moho sous- continental et un post-doctorat en pétrologie expérimentale au Grant Institute d’Edimbourg, Violaine Sautter a intégré le CNRS en 1985 au laboratoire de Géophysique et Géodynamique interne d’Orsay. à cette époque, elle devient pionnière dans la mesure de coefficient de diffusion des espèces les plus lentes dans les silicates. Alors qu’elle appliquait ces données dans des modèles de refroidissement de roches issues du manteau sous continental, elle a trouvé des grenats naturels ultra profonds (plus de 350 km) lui valant la médaille de bronze du CNRS en 1991, puis le prix Furon de la Société Géologique de France en 2002. Les diamants et leurs inclusions lui permirent d’asseoir sa réputation dans le domaine de la minéralogie des profondeurs de la Terre. à partir des années 2000, l’étude des météorites martiennes l’a introduite dans le cénacle des spécialistes de la matière extraterrestre et lui a permis d’intégrer en 2005, l’équipe du laser ChemCam embarqué sur le mat du robot martien Curiosity.
En 2014, elle a reçu un Awards collectif NASA pour son activité de Co-I dans l’équipe ChemCam.